4 mois – Première échographie

Préface informative: je ne suis pas enceinte, le titre de cet article est purement métaphorique, c’est mon style d’auteure lyrique qui ressort, au détriment des âmes inquiètes qui me lisent en diagonale.

La première échographie a traditionnellement lieu avant les quatre mois de grossessse. Pourtant, pour ce bébé 3A* qui grossit en moi, il fallait attendre le bon moment avant la première introspection. En l’occurrence, le 20 novembre dernier, 4 mois pile après avoir posé mes pieds pour la première fois sur le sol indien, je me trouvais à nouveau à l’aéroport de New Delhi à nouveau, prête à quitter pour la première fois le territoire indien qui m’avait (plus ou moins) chaleureusement accueillie.

Ce fut donc un moment propice au bilan. Change-t-on au bout de quatre mois de troisième année à l’étranger, à fortiori en Inde ? J’ai l’impression d’être toujours moi-même, de ne pas me trahir au quotidien. Cependant, certains de nos repères, certaines de nos valeurs ont incontestablement changé-e-s. Ce que nous trouvions sale à l’époque passe aujourd’hui pour « ah ça va, on peut y aller ». Ce que nous trouvions plutôt conservateur en France passe pour relativement moderne, ce que nous trouvions peuplé nous paraît aujourd’hui vide, « bruyant? », « mais non, c’est calme ici! ». Là où l’on place la normalité, incontestablement, ce curseur est différent. Cela nous paraît normal d’attendre, de galérer parfois, de ne pas toujours être comprise(s). Cela nous parait normal de devoir rentrer le soir avant minuit, de manger végétarien, de s’habiller (trèèès) décemment, de tomber malade de temps à autre, de secouer la tête pour un oui ou pour un non ou de voyager avec des gens que l’on connait à peine.

Assise sur un siège de l’Indira Gandhi International Aéroport, la première chose qui me frappe c’est la propreté. Wahou, même la moquette ultrakitsch de l’aéroport est super bien entretenue.  Quand on voit ce qu’ils font de leurs hôtels en Inde, on réalise à quel point c’est incroyable.

Dans quelques heures, je serai en Thaïlande. Et c’est en remarquant le pincement au ventre qui m’accompagne à la sortie du territoire indien que je réalise à quel point le retour en France sera difficile. L’accent indien, ou plutôt l’intonation indienne en Anglais, j’ai fini par m’y faire – et par l’adopter. Ce terrain si inhospitalier au premier abord; j’ai fini par m’y sentir chez moi, par en connaitre les codes et par savoir en jouer. L’Inde va me manquer, c’est certain, et je vais devoir pour compenser, jouir des libertés que la Thaïlande saura m’offrir. Comptez sur moi.

PS : J’essaye habituellement de tenir très régulièrement ce blog, mais les circontances du voyage font que ce sera certainement bien plus aléatoire pendant la fin du mois de novembre et le mois de décembre. J’espère que vous m’excuserez.

* rappel : 3A, c’est pour 3ème Année de Sciences Po, c’est-à-dire, l’année que nous passons tous à l’étranger.

3 réflexions au sujet de « 4 mois – Première échographie »

  1. c’est tres émouvant..ça fait reflechir sur la relativité des valeurs au travers du monde…genre ça sert a quoi que tout soit propre…ou bien pourquoi faut il que tout sente bon..ou encore, faut il un compteur dans les taxI…profite bien.. et donne nous de tes aléatoires nouvelles…bizzzzz.

  2. heureusement qu’avec ce blog, tu-nous -gardons le contact .Puisque tu nous fait partager tes experiences, nous partageons tes interrogations et nous nous sentons bien nus faces a nos habitudes! Vive les mises en perspectives multiples et l’ acces aux horizons nouvequx…..la terre est petite et les peuples sont immenses et s’inventent….. quelle richesse. Profites bien de ton voyage. bises
    K

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