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Cet article n’aurait pu exister sans l’aide que j’ai reçue dans ma quête d’un bon café. Merci.
J’ai déjà beaucoup parlé dans ce blog du thé à l’indienne avec du lait, des épices et du sucre (le fameux chai). J’en suis désormais une habituée et j’en bois tous les jours. Cependant, ce n’est pas un substitut parfait à mon café matinal parisien (matinal quand ce n’est un café de nuit blanche). A part le taux de caféine des deux boissons, une autre différence entre un café et un chai est le contexte dans lequel il est bu : à Paris, rencontrer quelqu’un pour boire un café implique de s’asseoir et de consacrer la prochaine heure à boire les 10cL de la magique boisson. Et de payer 2€. A New Delhi, il suffit d’aller au chai-walla au coin de la rue pour boire son chai debout, seul, en une minute. Et de payer 5 Roupies (0.07€).
La première fois que j’ai entendu parler de café en Inde, c’était à la cafet de mon université, quand des étudiants ont demandé un « cold coffee » (café froid). J’ai donc commencé à enquêté sur la question du café en Inde.
– Premièrement, voici de quoi éviter pas mal de déceptions : quand le mot coffee est écrit sur un menu, il ne s’agit pas d’un expresso, mais de Nescafé soluble avec beaucoup de lait et de sucre. Le cold coffee est préparé de la même manière, mais servi aussi froid que son nom le laisse entendre. Ce n’est d’ailleurs pas mauvais, à condition d’oublier que c’est censé être du café. Si vous voulez quelque chose qui se rapproche un peu de ce qu’il est acceptable d’appeler un café, il va falloir demander un black coffee (café noir). Ce sera un café chaud.
– Deuxièmement, penchons nous sur ce café noir. Car plusieurs types de boissons se cachent sous cette appellation. Le café noir à base de Nescafé soluble sans lait ni sucre est la pire (et la plus répandue malheureusement). Cependant, si vous allez dans un restaurant d’Inde du Sud (ou carrément, en dans le Sud de l’Inde…), vous pouvez commander un « filter coffee » (café filtré). Ce n’est toujours pas l’expresso à l’italienne donc on peut rêver mais c’est à peu près correct.
– Troisième et dernière chose à savoir à propos du café: mes deux premiers points étaient à propos du café indien. Mais de nos jours, grâce (ou à cause de) la mondialisation, on peut désormais trouver du « café occidental » dans certains endroits. Il n’y a pas encore beaucoup de Starbucks en Inde (le premier a ouvert à Mumbai-Bombay en 2012 et il n’y en a aucun à Delhi), mais il existe des « Starbucks à l’indienne ». Le plus connu est Café Coffee Day (CCD, à prononcer « si-si-di » pour être dans la tendance et pour éviter de prononcer en entier un nom qui ne veut rien dire), une chaîne indienne. Il y en a tellement partout en Inde ! On peut aussi trouver des Costa Coffee (chaîne anglaise) et The Coffee Bean (chaîne états-unienne), mais ces deux-là sont un peu moins populaires en dehors des grosses villes. Les jeunes Indiens riches forment la clientèle type de ce genre d’endroits, où le café a un peu plus le goût d’un café européen. Expresso, cappuccino, moccha… rien d’exceptionnel pour le prix -plutôt élevé- (entre 80 et 120 Roupies // 1.10 et 1.70€ par tasse), mais il n’y pas beaucoup d’autres endroits où l’on peut aller trainer. En France, je n’aimerais pas tellement ce genre d’endroit, parce qu’il est assez facile de se trouver une terrasse calme et ensoleillée où prendre un café. A Delhi (et en Inde en général), non seulement il est difficile de trouver un café (boisson) digne de ce nom, mais un café (lieu) aussi ! Et, sincèrement, les deux me manquent terriblement*.
* Cela justifie peut-être mes quatre tasses de chai quotidiennes. Ou peut-être pas.