La page suivante

Dernier jour en Inde, Marine Drive, Bombay

Dernier jour en Inde, Marine Drive, Bombay

Mon année en Inde s’est achevée le 5 juin 2013. Ce blog va rester en vie le temps de me permettre de finir de partager quelques expériences de mon retour. Expériences tellement riches qu’elles ne m’ont pas laissé le temps nécessaire pour les commenter.

L’Inde, ce n’est pourtant pas fini pour moi. Il y a les gens auxquels je tiens, les petites habitudes qui ont changé, et les nouveaux intérêts qui accompagnent mes pensées.

Je ne sais si je tiendrais ma promesse d’y revenir – Inshallah. En attendant, je bats la nostalgie qui essaie de s’installer en vivant d’autres aventures !

Les prochaines pages de ma vie : la Turquie, l’Italie, et -finalement- la France. A temps pour le 14 juillet !

En espérant que vous avez apprécié suivre mes aventures.

Du nouveau chez les BRICS

Aujourd’hui, au moment d’écrire le 70ème article de ce blog, j’ai relu le premier article que j’avais écrit en arrivant en Inde « Mettre les pieds dans 2 des 5 BRICS en moins de 24H » et j’ai décidé de rester sur le même sujet. Si vous ne savez pas ce que sont les BRICS et que vous ne voulez pas être complètement perdus, vous pouvez d’ailleurs lire la définition que j’en avais donné à l’époque.

Relire cet article, ça m’a permis de mesurer le chemin parcouru, de me replonger dans les pensées qui étaient les miennes il y a 8 mois et demi. Et de réaliser qu’assise dans la salle d’attente de la guesthouse de Delhi, en train d’écrire cet article de blog, j’étais bien loin d’imaginer que je me replongerais dans une recherche intensive sur les BRICS pour écrire un article analysant leur dernier sommet pour le blog de Tehelka, en veillant à « adopter un point de vue indien » (je trouve ça drôle que mon rédacteur en chef me précise ce genre de choses). Voici l’article en question : « Why the west is wary of the BRICS ». En anglais, et cette fois, je ne vais pas le traduire en français parce que c’est trop long. Mais l’idée (et les conversations que j’ai eues avec les trois spécialistes que je cite dans l’article) c’est que la  relation indo-chinoise au sein du groupe doit s’équilibrer, et que la Chine de manière générale doit faire attention à ne pas écraser ses alliés si elle veut que le groupe soit plus efficace pour contrer le poids politique et économique des puissances occidentales. On finit le point d’actu avec une vidéo à aller voir sur la Syrie. Encore une fois, le point de vue « des méchants », puisque c’est l’ambassadeur en Inde, mis en place par Bashar al-Assad qui est interviewé.

Mais ça fait du bien de ne pas lire seulement les médias français (européens) et d’être confronté aux réactions indiennes sur un sujet. Les notions de démocratie, droits de l’homme et laïcité pèsent moins que celles de souveraineté, anti-colonialisme et liberté.

Pause publicité

Faute de comprendre le fonctionnement de ma télé, et surtout, profitant des moments où ma coloc l’allume pour regarder les chaînes australiennes ou américaines avec elle (= faire un break par rapport à l’accent indien), je ne vous parlerai pas de la publicité indienne. J’ai déjà repéré des petits trésors cela dit, donc ça viendra. Non, là je vais vous faire de la publicité pour le site internet d’un ami qui, contrairement à moi, a vraiment tout plaqué pour faire le tour du monde. Ses pas l’ont mené à New Delhi, où je l’ai rencontré puis à Goa, où a été prise sa dernière série de photos. Si vous avez un quart d’heure de battement, et que vous êtes allergiques aux gros pâtés de texte que je vous ponds d’habitude, vous pouvez donc vous régaler de ses photographies (autrement plus travaillées que les miennes…) par ici : http://www.projetgaia.fr/

 

Et voilà, les gros pâtés reviennent bientôt, je vous prépare quelques articles qui, je l’espère, vaudront le détour. Ça va parler histoire et religion, fini la récréation ciné, un peu de sérieux !

Mettre les pieds dans 2 des 5 BRICS en moins de 12H

Il s’agit de commencer cet article par un rappel, afin qu’on ne m’accuse pas d’être élitiste. Puis de prendre un ton pédant et détaché, sans doute parce que je le suis quand même.

Que sont les BRICS ?

Acronyme de Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (South Africa), le terme BRICS désigne ces pays qui ont pour point commun de n’être plus tout à fait pauvres/émergents (choisissez votre degré de politiquement correct), quoiqu’assez loin du modèle occidental. Taux de croissance supérieurs à 5%, voire à 10%, superficies, populations et/ou richesses naturelles phénoménales, il n’est que normal que c’est pays (re)gagnent leur place de puissance majeure. Si ni leur(s) niveau(x) de développement, ni leurs modèles sociaux/politiques ne sont comparables avec ceux des pays de l’hémisphère Nord ; il est intéressant de se demander s’ils proposent pour autant un modèle alternatif viable ou s’ils prennent la voie d’une uniformisation dans la mondialisation. Si l’on peut parler des BRICS comme d’un bloc parce qu’ils posent tous cinq ces questions, il me semble* que les réponses que l’on puise en chacun sont différentes.

Voilà, maintenant que c’est clair comme de l’eau de roche de brique de brics (en fait je laisse tomber mon nullissime jeu de mot, l’eau des BRICS n’est sûrement pas la plus claire du monde), on peut enfin revenir au centre d’intérêt principal de ce blog, à savoir ma vie (bah oui, quand même).

Ma vie et celle des autres futurs New Delhites

Il était une fois, à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, quatre filles, un garçon et leurs proches (lesquels, contrairement à ce que suggère ma tournure de phrase, n’étaient pas hermaphrodites) qui essayaient plus ou moins de garder leur contenance en se faisant des adieux déchirants. Les formalités de douanes passées avec un succès relatif (le nom du garçon, à moins que ce ne soient ses yeux embués, faillit déplaire à la sécurité, pour des raisons assez obscures), les vaillants compatriotes embarquèrent pour ce qu’ils appelaient par anticipation « la plus belle année de leur vie ». Quelques champignons radioactifs, un morceau de camembert présidentiel, et un survol des datchas** russes plus tard, leur avion se posait sans encombres à Moscow.

Là, leurs points de repères se mirent à vaciller. Les heures n’étaient plus les bonnes, le temps s’écoulait lentement ; seule leur faim les rappelait à la réalité. Les sons avaient changé aussi, et la délicieuse mélodie sortant sans aucune parcimonie de la bouche des gens qui les entourait allait les accompagner durant tout leur trajet. Et puis, il eut été trop facile de se reposer sur le confort de la modernité, les écritures et les prix ne pouvaient donc rien signifier non plus.

Un Burger King, version Moscow airport

Un Burger King, version Moscow airport

Mais enfin, ils survécurent. Leur groupe parvient même à s’agrandir des deux énergumènes qui réussirent à les retrouver sans même avoir fixé un rendez-vous précis. Il ne doit pas y avoir tant de voyageurs que ça en transit  Moscou-Delhi…

Ici c’est Aeroflot

ça sent bon l'URSS

ça sent bon l’URSS

Enfin, c’est le moment où l’on monte (après le passage obligé devant des agents de sécurité dont le but est visiblement de rappeler à tous ce qu’était l’URSS) dans ce que nos amis les moins bienveillants ont parfois surnommé un « cercueil volant », à savoir un avion apprêté par Aeroflot. Moscou-Delhi ; un drôle de mix. Des blonds à la peau pâle et des bruns moustachus à la peau mâte (non je ne tombe pas dans les clichés). Et puis des grappes d’Européens au milieu parce qu’ils sont un peu partout ceux-là, surtout en juillet.

Quelques cocas servis par les merveilleuses Tatiana et Olga, un film très très niais (vous trouverez peut-être ça dans culture et confiture à l’occasion), 150 pages du Routard, 8 tentatives infortunées pour trouver le sommeil et un certain nombre d’annonces en « ranglais » (nouveau mot pour désigner le son que produit un Russe qui tente de parler la langue de Shakespeare) plus tard, il fait nuit. Les lumières de Delhi apparaissent sous notre carlingue pendant que la vidéo de l’atterrissage est retransmise en direct sur les écrans vidéos disponibles sur chaque siège.

L’avion se pose. Applaudissement. Ça y est, on l’a fait. Désormais, Mai Dilli me hu (je suis à Delhi).

J’attends qu’il m’arrive des choses plus intéressantes que « patienter 3h sous un ventilateur dans un hall d’hôtel » pour vous parler vraiment de Bharat (l’Inde).

* Je me permets d’ailleurs de rappeler que ce blog n’a pas vocation à servir de cours de relations internationales mais à refléter l’expression de mon opinion à un moment donné. Si celle ci vous indigne, il y a une application pour ça.

** Chère voisine d’avion de ce moment-là, fais partager ta russologie et corrige moi si je fais une fôte d’ôrtôgrafe.